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Startupeurs : 4 critères déterminent la réalité de votre société de croissance

Passer de 0 à 200.000 commerciaux gratuits en 10 mois avec pour objectifs de séduire en 2 coups secs au moins 10 millions de « clients » 2 mois plus tard, le premier jour de marché, puis presque 20 millions le second … 15 jours après ! Tel était le business plan de la startup EnMarche en avril 2016. Quel amorceur sérieux aurait pu parier un centime sur une telle ambition quelques jours à peine après la fête des farces ? Un illuminé, un super visionnaire, l’Homme sans peur ?

1er avril le jour des farces

Les 3 à la fois sans doute, mais doté en outre d’une sérieuse rationalité et d’une exceptionnelle maîtrise des critères déterminants permettant de reconnaître dans un projet papier une société de croissance exponentielle sur courte période dans un marché ancien, voire historique. Une magistrale opportunité fondée sur l’observation d’une complète dérégulation.

Au départ, avec quel business modèle ?

  1. Celui d’un produit immortel dans une démocratie = un revenu certain encore à quantifier,

  2. Sur un marché en déshérence mais aux règles en renouvellement complet = une opportunité avérée,

  3. Avec une offre nouvelle sur la forme et rassurante sur le fonds, le tout enrobé d’un marketing puissant = une rupture d’usage manifeste pour des coûts salariaux marginaux,

  4. Enfin, une fois la première montée en puissance réalisée, une appétence extérieure telle qu’il soit possible d’autofinancer la recherche et développement en faisant appel aux meilleurs experts en un temps record = un time to market optimal !

Restait ensuite à valider l’aspect qualitatif du dossier. Les 4 critères fondamentaux nécessaire à tout investisseur pour se convaincre de passer à l’action.

Mon premier : du rêve

Tu veux dire que si les dinosaures ne rendent pas les armes d’eux-mêmes ils vont prendre chers ?

Très cher : ils vont exploser en vol les uns après les autres… façon combustion spontanée ;)

dinosaure

Si faire sauter en chaîne l’ensemble des dirigeants politiques français en moins 12 mois pouvait paraître un pari audacieux vu d’avril 2016, il faut lui reconnaitre au moins une vertu majeure : produire du rêve dans l’esprit de n’importe quel investisseur français voire européen !

Mon deuxième : une équipe d’enfer

Mais tout repose exclusivement sur toi là quand même ! J’aime bien que le patron prenne ses responsabilités mais il y a des limites …

Certes je n’ai qu’une tête, mais j’ai vraiment du réseau de mon côté ? Je dispose de bien plus de 2 jambes. Et c’est pour ça que moi et mon équipe « EnMarche » on va faire sauter la seule vraie barrière à l’entrée, grâce à un réseau tellement protéiforme que je suis antisystème !

Toi antisystème !

Rigolez, mais vous en connaissez d’autres des politiques qui vous font rêver vous ? Et surtout, l’idée est de prouver au plus grand nombre que le produit est original dans son fonctionnement et dans ses usages, pas par son incapacité à s’intégrer dans son environnement...

Si faire passer un jeune technocrate banquier d’affaire et politique ambitieux pour le seul vrai candidat antisystème pouvait sembler une idée saugrenu, il faut reconnaitre une réalité objective : il n’y avait pas d’autre solution possible pour intégrer le cercle restreint des candidats plausibles. Or, confronté à l’ADN de ses concurrents, cette assertion improbable s’impose aujourd’hui d’elle-même en légitimité.

Mon troisième : une rupture d’usage qui cache un potentiel d’une tout autre nature

Très bien, tu me fais rêver, tu as une équipe solide et une stratégie d’entrée discutable mais réelle, mais elle est où ton innovation ? C’est quoi le moteur de ta croissance stratosphérique ?

Je souris en présentation publique et j’attire la sympathie des jeunes, des vieux et de tous les entre 2 âges ! J’aime les gens et ça se voit ! C’est une rupture d’usage massive… cela ne s’est jamais produit dans toute l’histoire de la République !

Mais surtout, je suis de gauche, du centre, de droite et souverainiste européen. Du coup, comme le Brexit et Trump vont passer, on va faire émerger une nouvelle Silicon Valley à Paris en dynamisant notre écosystème innovant au niveau continental. Même le GAFA va se délocaliser chez nous si la Californie ne fait pas sécession !

Si prédire ces 2 évènements la même année n’était pas évident, il convient cependant de noter que, même sans leurs avènements, l’ouverture d’un véritable marché européen de l’innovation offrirait de sérieuses perspectives aux sociétés de capital-risque, mais aussi des garanties supplémentaires au système financier dans son ensemble.

Mon dernier : diminuer la perception du risque financier

Mais le risque financier est considérable sur ce coup, en cas de défaite, c’est la ruine !

On n’aura certes pas droit au crédit impôt recherche ni au statut de jeune entreprise innovante, mais on part quand même avec deux fois 3 ou 4 M€ de crédit. C’est la règlementation officielle.

Tu veux dire qu’avec entre 30 et 60 % de dons privés sur les 200 000 marcheurs ça fait plusieurs M€ de rentrées directes remboursables et que notre risque financier ne porte que sur l’abondement ?

A ta révolution, top là !

Bien sûr, cette fiction entre la startup EnMarche et ses investisseurs n’engage que celles et ceux qui ont lu cette brève jusqu’au bout. Elle ne vise qu’à démontrer une chose : si l’ambition initiale d’EnMarche paraît rétrospectivement ahurissante, contrairement à ce que certains commentateurs semblent croire : elle ne doit rien à la chance, mais tout au contraire à une authentique stratégie business particulièrement bien ficelée et exécutée. Et cela quel que soit ce qu’on en pense idéologiquement.

En outre, comme chacun sait, tout succès de startup comporte au moins une petite dose de chance…

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